Fidèle à son objet « Sauvegarde et Promotion du Patrimoine Pelote Basque », Pilotazain (pardon de le rappeler, signifie en basque gardien, et/ou surveillant et/ou veilleur, et/ou protecteur de la Pelote Basque) s’est donc donné pour rôle de participer à la garde, surveillance, protection de la Pelote Basque : un peu prétentieux peut-être pour un groupe d’à peine une trentaine d’adhérents mais qui espère que son influence sera inversement proportionnelle à son petit (pour le moment) effectif (rejoignez-nous !).
Le mot Pilotazain est composé d’une racine (Pilota) et du suffixe « zain » qui signifie ce que je viens d’expliquer. Artzain (art-zain = ard-zain est celui qui garde, protège, surveille les « ardi » brebis = le berger). Hertzain (ou Er-tzain=celui qui garde… Erri ou Herri, le peuple, le policier —> (H)ertzaintza = police de la Communauté Autonome Basque —>Euskal (H)erria = Pays Basque). Revenons à Pilotazain.

Nous sommes au cœur d’un événement qui, pour la Pelote Basque, se reproduit tous les ans, et, en France uniquement, alors que notre sport est pratiqué dans 33 fédérations nationales. Nous en sommes, cette année 2024, à la 102ème édition de cet événement fidèlement programmé par une Fédération Française de Pelote Basque créée en 1921. Cette FFPB n’a donc pas perdu de temps et, malgré 2 guerres mondiales, a tenu son défi d’organiser annuellement une Grande Semaine des Finales du Championnat de France des spécialités de Place Libre. Elle est, à ma connaissance, la seule fédération de Pelote Basque à avoir mis au point cette grande fête qui est aussi celle du Pays Basque. Pilotazain tire son chapeau à la FFPB et lui souhaite de poursuivre cet excellent travail traditionnel.

Notons d’ailleurs que cet événement ne regarde dans l’Hexagone que les finales des spécialités de Place libre (fronton non couvert). Celles jouées en installations couvertes, étalées dans le temps et l’espace sur différents types d’installations (trinquet ou murs à gauche) ne font pas l’objet d’un même type d’évènement, pour l’instant. Mais pourquoi pas un jour ? Cela permet à Pilotazain de dire que la Grande Semaine est, pour la Pelote Basque, pour les pilotari et pilotazale, pour le Pays Basque, un événement exceptionnel ! N’ayons pas peur de le dire, il est pour ce monde-là, toutes proportions gardées, aussi important que les JO pour l’ensemble du monde sportif. Et de la même façon que bien des sportifs et de leurs supporters ont tenu à participer à l’Ouverture solennelle et pour le moins spectaculaire des JO au cœur de la capitale (nous avions sur place un de nos adhérents, non missionné), au moins par écrans interposés, nous étions quelques uns à avoir tenu à participer à l’Ouverture de la Grande Semaine, au cœur du Pays Basque d’Iparralde : Baigorri. Spectacle
magnifique avec une partie de Rebot qui a nous a permis d’assister à une presque cruelle passation de pouvoir entre 2 générations d’excellents manieurs de xistera au jeu propre (joko garbi) sachant aussi bien trouver des espaces dans le camp du but que créer des renversements de situation par des services « pik » et des arrêts de cordiers occasionnant d’inattendus arraia.

Ce seul extraordinaire spectacle aurait mérité, au moment du podium, un discours de remerciement mieux argumenté qu’il n’a été. Non seulement pour les acteurs (joueurs, juges) mais aussi pour les organisateurs du club accueillant avec ses bénévoles et sa Municipalité, mais encore pour les spectateurs qui ont su apprécier par leurs applaudissements la créativité stratégique des trajectoires de pelotes et des kintze.
J’avoue avoir été surtout frustré, après avoir assisté à la télé à une ouverture des JO par un spectacle parfois outrepassant les thèmes du sport mais avoir écouté des discours soulignant ses valeurs sociales et culturelles, par le discours a minima de présentation de notre Grande Semaine, à la fois indigne de cet événement exceptionnel et de sa symbolique.
Et voilà que je reçois, ce 16 août 2024, la Newsletter habituelle de mon club, l’Aviron Bayonnais Omnisports (ABO). Si vous entrer dans son Siège, vous vous trouvez à l »entré d’un large couloir qui répartit les bureaux des différentes Sections. Le 1er, à droite, l’Accueil, où bossent de charmantes hôtesses. Un peu plus en avant, à gauche, l’entrée du trinquet, et juste après, deux armoires vitrées fermées à clé. Dans l’une d’elles, une collection de documents et d’instruments de Pelote Basque prêtés par

différents bénévoles, dont Pilotazain. En face, le Bureau du Président de l’ABO. Nous nous croisons de temps en temps dans ce couloir, parfois son Secrétaire général. Ils connaissent nos activités du vendredi matin.
Je relis la Newsletter et me décide à y répondre :
« Vous avez tenu, M le Pdt, à rappeler par votre « newsletter » que notre Club mettra un terme à cette Grande Semaine ».
Je reprends ensuite l’argumentaire ci-dessus et je conclue :
« Je vous prie humblement de trouver les mots qui permettront à chacun (vos lecteurs et spectateurs de cette conclusion bayonnaise de la Grande Semaine) de prendre la mesure de la dimension de cet exceptionnel événement.
Je vous invite donc à nous préparer un discours de « clôture » (que d’aucuns, par dérision ou provocation ou ignorance, ont pensé devoir être inspiré par « Leroy Merlin ») suffisamment argumenté pour souligner toute l’importance et la valeur de cette fête. La FFPB et le monde pilotazale ne pourront que vous en remercier. La Section Pelote Basque vous prêtera peut-être sa voix pour une lecture solennelle et préparer ainsi au mieux sa saison sportive.
Je vous remercie d’avance. Milesker. Igande arte.
Jakes Saldubehere, licencié AB »

En fin de comptes, est-ce là la meilleure façon de faire revivre notre Site et de contribuer à promouvoir le Patrimoine Pelote Basque ? L’avenir nous le dira.